La photographie d’architecture est là avant tout pour rendre compte de la réalité d’un lieu. Dans cette discipline, il est donc préférable de choisir des lieux à forte valeur ajoutée (diversité et qualité des matériaux, installation récente, couleurs chatoyantes, espaces lumineux, richesse des détails…).
Les éléments permettant d’optimiser les prises de vues en architecture sur site sont :
Le repérage
– Visualiser les lieux soit directement soit avec des photos amateurs pour déterminer si on y trouvera ce que l’on y cherche et estimer le nombre de prises de vues à effectuer.
– Repérer les heures de prises de vues en fonction des angles de vues et de l’exposition au soleil, directement ou sur plan. Sinon il faudra accepter que certaines images soient en contre-jour, avec des reflets désagréables, des façades dans l’ombre, des ciels gris ou des rendus ternes en extérieur comme en intérieur.
Les autorisations, contacts et disponibilité des locaux
– Valider les autorisations pour le jour et le lieu du déplacement. Dans l’absolu il faudrait l’autorisation du propriétaire du lieu, de l’architecte constructeur ainsi que, le cas échéant, du ou des locataires des lieux, des personnes photographiées et des œuvres reproduites. Les démarches afin d’obtenir ces autorisations sont à la charge du client et doivent être validées pour le jour des prises de vues.
– Prévoir un accompagnateur qualifié sur place ayant la connaissance du lieu, des accès et la capacité de vous guider efficacement.
– Vérifier la disponibilité de certains locaux pour le jour des prises de vues. Certains locaux ne sont disponibles qu’à certaines heures (salle de réunion, bureau des dirigeants, salle de restaurant, atelier…)
Le temps sur place
– Prévoir suffisamment de temps sur place en fonction du nombre de prises de vues déterminées, de l’unité du lieu (plus ou moins de déplacements sur le site) et de la météo du jour.
– Prévoir une marge permettant d’attendre un événement valorisant (soleil, ciel bleu, passage de personnes…) ou de contourner les aléas des prises de vues (encombrement d’un lieu, accès bloqué…)
Les personnages
– Une photo sans personnage est toujours exploitable contrairement à une photo avec. Les deux versions ne sont pas toujours réalisables. Un personnage en arrière-plan avec un flou de mouvement est le plus valorisant pour le lieu, il confère une échelle humaine à la photo sans qu’on y attache trop d’attention. Il évite par ailleurs de faire signer une autorisation à la personne concernée (à la charge du client). L’aspect vestimentaire se démode moins rapidement et ne raccourcit pas le temps d’exploitation de l’image.
Les photos de nuit au crépuscule ou en atmosphère sombre
– C’est à la tombée de la nuit qu’il faut les prévoir, au crépuscule entre chien et loup et par temps dégagé pour avoir un beau ciel dense et bleu. Le temps est alors compté, il faut déterminer la ou les prises de vues avec précision. Au-delà, il faudra se contenter d’un ciel noir ou gris-violet.
Selon les saisons ce moment se décale de 18h à 22 h.
– Le matin, très tôt au lever du soleil entre 5h et 7h selon les saisons, il est également possible de trouver des conditions similaires. Cependant, le soleil se levant beaucoup plus vite qu’il ne se couche, la fenêtre de tir est encore plus courte que le soir. Je considère plus le matin comme une séance de rattrapage, par exemple si la météo de la veille ne nous a pas permis d’effectuer les prises de vues dans de bonnes conditions.
Je vous engage à lire un autre post sur ce blog que j’ai intitulé : les photos de nuit au crépuscule ou en atmosphère sombre qui développe et explique les difficultés de ces prises de vues.
Les conditions météo
– La pluie, aussi fine soit-elle, comme la neige ou la grêle, n’autorise aucune prise de vue en extérieur.
– Le froid, aussi désagréable soit-il jusqu’à -20°, n’a pas d’incidence sur la photo à part une usure plus rapide des batteries des boîtiers (ainsi que des personnes présentes à mes côtés).
– Le vent peut avoir une incidence sur la stabilité du trépied. Il agite les feuillages ce qui est problématique en cas de longs temps de pause. Il peut brouiller l’atmosphère lorsqu’il y a du sable ou de la poussière (voire provoquer des projections de petits cailloux). Il est susceptible d’apporter des embruns indésirables lorsque l’on est à proximité de la mer.
– Si vous souhaitez des données météo précises, contactez l’aéroport le plus proche du lieu de vos prises de vues. Leurs prévisions sont principalement destinées aux pilotes qui souhaitent décoller, à échéance de 2 heures.
Le moment opportun
– Je ne le rappellerai jamais assez : exécutez les photos des réalisations dès leur achèvement, si possible juste avant ou juste après leur mise en service (en fonction des atmosphères souhaitées). Les installations sont neuves, propres, non dégradées ou encombrées. C’est le moment idéal !
– Pour les réalisations déjà existantes, deux périodes sont à privilégier (pour l’extérieur uniquement) : le printemps et l’hiver. Ces deux périodes apportent un temps dégagé et un soleil doux d’une température de couleur très adaptée aux photographies d’architecture. Fuyez si possible (pour l’extérieur) le plein été aux lumières crues et dures ainsi que l’automne avec son temps nuageux et ses précipitations régulières.
La préparation du matériel
– Adaptez votre matériel aux conditions de travail que vous allez rencontrer et au type de site sur lequel vous vous déplacez. Vous ne partirez pas avec le même équipement si vous êtes en intérieur, dans un lieu unique où vous pouvez revenir ou sur un site très étendu, avec des accès difficiles, sans retour possible.
– Passez du temps à réfléchir aux photos que vous comptez faire et donc au matériel à emporter. Ne raisonnez pas à l’inverse, ne partez pas avec du matériel sans savoir ce que vous pourrez ou voudrez faire sur place.
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