6 octobre 2013

Prendre l’avion avec du matériel photo

Ce n’est pas toujours facile de savoir quoi prendre et comment agir avec un sac de photo. Alors en premier lieu pensez à ce que vous ferez une fois arrivé à destination et au poids que vous accepterez de porter pendant votre voyage. Cela devrait vous aider à faire vos choix.

En tant que professionnel, je me dois de ne jamais me retrouver coincé par un défaut ou un manque de matériel. Vous pourrez donc trouver à juste titre la liste qui suit trop « lourde » pour vous. Elle est le reflet de mes choix, à vous de l’adapter.

Prendre l'avion avec du matériel photo

Pour commencer 4 règles d’or :
Un sac ou valise à part pour le matériel photo et rien d’autre dedans, en cabine jamais en soute.
Respectez la taille et le poids maxi autorisé : bagage «cabine international» : 55x35x25cm, 12kg maxi.
Laissez votre bagage ouvert : il sera toujours avec vous et au contrôle vous devrez en retirer certains éléments. Si vous voulez le fermer quand même, préférez une fermeture TSA (Travel Security Administration). Dans certains pays les douaniers ne vous autorisent pas à toucher votre sac quand ils le contrôlent. Il vaut mieux qu’il puissent l’ouvrir à ce moment-là sans l’abîmer.
Ne lâchez jamais votre bagage dans l’aéroport, ne le confiez à personne, allez aux toilettes avec !

Commençons par le commencement, vous êtes chez vous, pas encore parti, même pas commencé à faire vos valises. Quelques jours avant votre départ. Vous êtes cool, profitez-en pour faire une liste du matériel à emporter :

Boîtiers, objectifs (ça vous ne risquez pas trop de les oublier).

Des batteries supplémentaires et leur chargeur. Une prise internationale pour certains pays (Etats-Unis, par exemple). J’emporte toujours une source supplémentaire d’alimentation par piles (grip par exemple) pour ne pas me retrouver coincé (et des piles). Le ou les flashs, les piles.

Les cartes-mémoire (il en faut suffisamment), de quelle taille ? Pour ma part je préfère des cartes de moyenne contenance pour en «remplir» plusieurs pendant le voyage de façon à minimiser les risques en cas de perte, destruction, vol ou autre.

Des pochettes pour les objectifs en plus du sac dans lequel vous les glissez car vous aurez peut-être à les sortir individuellement. Personnellement je mets les pochettes sur les objectifs que je glisse ainsi dans le sac.

Un chiffon spécial pour nettoyer les objectifs, pas de «soufflette» qui enfonce les poussières dans les parties mobiles des optiques plutôt que de les retirer. Filtres selon (U.V, polarisant, gris variable). Niveau à bulle. Déclencheur à distance. Lampe de poche ou spéléo si vous comptez faire des photos de nuit au crépuscule ou en atmosphère sombre. Mode d’emploi. Adresse du revendeur photo pro le plus proche. Copie des factures d’achat, utiles pour justifier du paiement de la TVA au passage de la douane à votre retour (les papiers de garantie constructeurs ne sont pas nécessaires si vous avez les factures).

Pas de nourriture dans le sac et bien sûr pas d’eau, rien que du matériel photo.

Si vous emportez un ordinateur il vous faut un lecteur de cartes compatible (à vérifier avant de partir). Un disque dur externe de sauvegarde (en plus oui !). L’ordinateur, le câble d’alimentation. Un (ou 2) câble(s) raccord boîtier/ordinateur. Une prise internationale. La copie de la facture de l’ordinateur.

Un pied photo, sa tête et son sac. Ils iront dans la soute quoi que vous fassiez si vous êtes au départ de Paris. Au retour vous pourrez éventuellement négocier qu’ils soient en cabine (ce qui présente un avantage à l’arrivée si vous n’avez pas de bagages en soute).

Lors des contrôles, pas de panique. Vous aurez à sortir pour les portillons et rayons X, l’ordinateur, le disque dur externe, votre téléphone portable, clés… Prévoyez-le à l’avance quand vous ferez votre sac pour que ces éléments soient à portée de main. L’idéal est qu’ils soient dans une poche distincte facilement accessible.

Il pourra vous arriver de vous faire contrôler par les douanes.

Restez calme. Jusque-là vous étiez contrôlé par les employés de l’aéroport.

Avec la douane vous venez de changer de monde. Vous verrez tout de suite la différence, on vous invitera aimablement mais fermement à vous écarter de la file des voyageurs et on vous demandera d’ouvrir votre sac.

Ne discutez pas ! Ne plaisantez pas ! Ne soyez pas arrogant !

Les douaniers contrairement aux hôtesses d’accueil n’ont pas de sourire greffé sur le visage et n’ont pas vocation à la galéjade. Ils veulent seulement lever le doute qu’ils ont sur ce que vous transportez ou avez transporté.

Facilitez les investigations. Inutile de leur dire que vous avez un avion à prendre, ils le savent et c’est le dernier de leur souci.

Dites-vous que vous êtes enregistré(e) sur la liste des voyageurs et qu’un avion ne part pas sans le compte exact de ses passagers et bagages. Si vous avez une valise en soute encore mieux, pour vous laisser sur place il faudrait faire redescendre la valise, ce qui est toujours long et compliqué. Vous avez donc le temps.

Au pire vous arriverez le dernier, l’avion décollera avec retard et l’ensemble des passagers vous regarderont avec un air  passablement réprobateur quand vous irez vous asseoir.

Ce que recherchent les douaniers, c’est donc à dissiper un doute. Déstressez, ne parlez pas inutilement, vous n’avez rien d’illicite, ils s’en apercevront rapidement sans que vous ayez à surenchérir. Alors laissez-les agir. Ne posez pas de question sur le matériel scientifique qu’ils emploient, vous n’obtiendrez pas de réponse. Restez neutre.

Pourquoi vous ? C’est plutôt le sac qu’ils ont contrôlé. C’est un classique le sac du photographe, plein de matériel, de poches, le tout pas très lisible aux rayons X !

Voilà, tout s’est bien passé et vous voilà reparti. Cela vous fera une histoire de plus à raconter aux copains en rentrant.

Passons en cabine, vous arrivez à proximité de votre siège. Vous pouvez alors placer votre bagage dans le coffre situé au-dessus de votre place. Dans ce cas vous ne le verrez pas en cours de vol quand un passager ouvrira le compartiment pour prendre un objet dans son sac. Ou alors vous optez pour le compartiment sur la travée opposée, au-dessus du siège devant le vôtre et là vous ne le perdrez pas de vue pendant le vol.

N’hésitez pas à mentionner à la personne qui tenterait de faire rentrer en force son bagage par-dessus le vôtre que vous transportez du matériel fragile. Pour éviter cela, mettez un vêtement au-dessus de votre bagage pour occuper tout l’espace en hauteur.

Bon voilà, vous êtes parvenu à destination, vous sortez de l’aéroport, on vous propose de porter vos valises ou de les mettre sur un chariot. Conservez votre sac ou valise photo avec vous ou sur votre dos. Idem pour votre chauffeur (accompagnateur ou taxi), ne le laissez pas manipuler votre sac, gardez-le à côté de vous ou à vos pieds dans la voiture, ne le placez pas dans le coffre, même si le chauffeur insiste. Pourquoi ce luxe de précautions ? Vous éviterez que votre sac ne tombe, ne soit écrasé par un autre ou que vous le perdiez de vue. J’ai l’habitude de dire à mes clients quand ils me voient agir ainsi que je dors également avec !

Un dernier truc de pro quand vous partirez faire des photos pour ne pas trop attirer l’œil sur votre boîtier. J’attache ma sangle systématiquement à l’envers pour que la marque et le nom du boîtier n’apparaissent pas. Vous pouvez plus simplement faire faire un tour à votre sangle si elle est correctement fixée. Vous pouvez également mettre un petit collant noir sur le modèle du boîtier et la marque. Là votre appareil devient anonyme sauf pour les connaisseurs.

Bon voyage et bonnes photos !